En Belgique, on a la patate
Cet article de blog vous expliquera tout ce que vous devez savoir sur les modestes pommes de terre frites et brisera un mythe (désolé, la France).
La Belgique est la patrie des gourmets grâce à l'importance accordée par ses habitants à la qualité plutôt qu'à la quantité. Prenez les plats typiquement belges, comme les moules cuites à la vapeur dans du vin blanc et des épices. Ou les carbonnades flamandes, des morceaux de boeuf braisés à l’étouffée avec de la bière, du thym, des baies de genévrier, de la moutarde et du pain d’épices. Et n'oublions pas le vol-au-vent, une pâte feuilletée garnie de poulet, de boulettes de viande et de champignons dans une sauce à la crème. Ce qui est frappant, c'est que l'accompagnement par défaut de ces plats alléchants est le même : des frites !
Les frites sont l'élément de base de la cuisine, de la culture et de l'identité belges depuis 1830, et depuis 2014, sont inscrites au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
Mais avant de nous plonger dans les détails, tirons les choses au clair : pourquoi les Anglo-Saxons évoquent-ils la France quand ils parlent des frites, appelées "French fries" ?
Selon nos sources, l'origine du nom remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque les soldats britanniques et américains stationnés en Belgique étaient de grands amateurs de ce plat. Ils l'ont affublé du qualificatif « French » parce que la langue de travail des alliés belges à l'époque était le français. Peu après, d'autres pays anglophones adoptèrent le nom, si bien que le plat est entré au panthéon de la gastronomie sous des prétextes fallacieux. Cependant, aux Pays-Bas, les frites sont toujours appelées « Vlaamse frieten » (frites flamandes), vous saisissez ?
De nos jours, les frites en Belgique sont vendues dans des cornets en papier ou en papier sulfurisé, avec diverses sauces, et servies dans des établissements appelés friteries ("frituur" en néerlandais et "Fritüre" en allemand).
Mai et juin sont considérés comme la période la plus pénible pour les friteries, car ce sont les mois où les nouveaux lots de pommes de terre ne sont pas encore disponibles, les vendeurs devant donc encore se contenter des anciennes de l'année précédente. La seule qualité acceptable à cette période est l'Agria italienne, qui n'est pas aussi juteuse que son homologue belge. Sa couleur est également d'un jaune intense, contrairement à la Bintje belge, d'un rouge délicat à l'intérieur.
Après avoir soigneusement sélectionné le type de pommes de terre, il est essentiel de ne pas les stocker en dessous de 7 °C, sinon le sucre et l'amidon précipiteront après la friture, rendant les frites grises ou brun foncé.
La taille est une autre caractéristique à laquelle il faut faire attention : les frites belges diffèrent de celles que l'on trouve dans d'autres pays : elles sont plus épaisses, environ 12-15 mm. Les frites internationalement connues sont appelées "allumettes" en Belgique, car elles sont considérablement plus fines, environ 6-10 mm.
Le processus de friture comprend également deux étapes : d'abord, les pommes de terre sont précuites à 180 degrés, puis laissées à refroidir quelques instants. La friture à haute température dans un mélange de graisse de boeuf et d'huile vient ensuite. Résultat : moelleuses à l'intérieur, croustillantes à l'extérieur.
La dernière étape de la perfection consiste à bien secouer les frites. De cette façon, elles n'absorberont pas l'huile, ce qui leur permettra de rester fraîches et savoureuses plus longtemps. Si vous commandez vos frites à emporter, il est préférable de ne pas les saler non plus.
Vous aurez ainsi votre délicieuse fournée de frites, chaudes et croustillantes. Penchons-nous à présent sur les sauces — et croyez-nous quand on dit qu’il y en a beaucoup plus que le ketchup, la mayonnaise, la tartare ou la moutarde. Pour situer le contexte : Devos & Lemmens est une entreprise belge de 130 ans qui produit plus de 80 variétés de sauces.
Dans une friterie typique, vous rencontrerez sûrement les sauces suivantes :
- Aïoli, à l'ail et à la mayonnaise
- Andalouse, avec mayonnaise, tomate et poivron
- Américaine, avec mayonnaise, tomate, persil, oignons, câpres et céleri
- Bicky, avec mayonnaise, chou, estragon, pickles et moutarde
- Curry, avec mayonnaise et curry
- Mammouth, avec mayonnaise, tomate, ail et soja.
- Samouraï, avec mayonnaise et sambal épicé,
- Pickles, avec curcuma, mayonnaise et moutarde
- Joppie, personne ne sait comment c'est fabriqué... mais ça vient des Pays-Bas.
Une autre partie intégrante de toute friterie belge sont les plats grillés accompagnant les frites. Il peut s’agir de hamburgers, de boulettes de viande et de brochettes, mais il y a quelques autres participants en lice, comme la merguez (une saucisse épicée), la mitraillette (une baguette garnie de frites, de viande et de sauce) ou encore le saté, c'est-à-dire de la viande frite sous forme de brochettes.
Parlons prix : les pommes de terre sont généralement bon marché. Cependant, les prix oscillent en fonction des friteries et de leur cadre. En Belgique, vous les trouverez derrière une sorte d’auvent, dans une caravane aménagée ou une baraque à frites, mais certaines occupent des endroits plus haut de gamme où l'on mange sur place, ce qui se reflète dans le prix.
Quels que soient le lieu et le style, les frites sont extrêmement populaires en Belgique : en moyenne, les Belges consomment 75 kg de frites par personne et par an. Les friteries belges détiennent une part de marché de 29% du marché total des frites. Si l'on se concentre sur la consommation hors domicile, cette part est de 40%, et les frites augmentent même leur part à 73% sur le marché des plats à emporter. Fait amusant : la Belgique est un pays de 10 millions d'habitants qui compte plus de 5 000 friteries, ce qui signifie qu'il y a 11 fois plus de friteries par habitant que de McDonald’s par Américain.
Les vendredis et samedis sont les jours les plus fréquentés pour les friteries, avec des files d'attente se formant devant elles – mais grâce à la technologie, cela ne doit plus être un problème. Il existe plusieurs façons d'améliorer leur mode de fonctionnement, par exemple :
- Une appli qui peut être exploitée par les clients réguliers
- Une borne pour un libre-service sans effort et un marketing constant
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Les friteries au sein de la famille EasyOrder :
- Frituur Weit, géré par un couple de Flamands dans la ceinture verte de Belgique, propose des frites incroyables et 34 (!) types de sauces différentes (oui, vous avez bien lu).
- De Frietist est un fier représentant de la culture belge des frites, où l'expérience client et le goût occupent une place centrale. En témoignent, les plus de 2 000 clients enregistrés dans leur appli !
- Frites à l'heure est un restaurant à l'ambiance historique inégalée : il est situé dans un bâtiment qui était la maison d'un écrivain, poète et prêtre catholique belge influent, Guido Gezelle. Le bâtiment a ensuite été transformé en monastère et en maternité et abrite aujourd'hui un concept unique de bistro-friterie. Vous l'avez compris, celui-ci a de la classe. Pourtant, ils ont misé sur l’aspect pratique en proposant des bornes de commande en libreservice tout aussi élégantes.
Les friteries en dehors de la famille EasyOrder… pour le moment :
- La Friterie de la Barrière est une référence depuis plus de 50 ans dans la commune de Saint-Gilles à Bruxelles. Elle soutient également les commerçants locaux, de sorte que toute visite sera un mariage parfait !
- La Maison Antoine a été fondée en 1948 par Antoine Desmet et son épouse. Sa popularité est constante depuis lors, et la friterie a également fait l'objet d'un article dans le New York Times.
- Frites Atelier à Anvers est la création du chef étoilé au Guide Michelin et entrepreneur néerlandais Sergio Herman. Son inspiration vient de l'incroyable variété de pommes de terre frites et de sa passion pour la beauté et la perfection.